samedi 30 octobre 2010

Deux vins et une citrouille

En cette dernière journée d'octobre, peut-être avez-vous garni votre balcon du fruit de la saison. Je parle ici de la citrouille.

Chez nous, on l'a plutôt cuisinée.

Et je me confesse, je cuisine rarement ce fruit. Subtil au nez et en bouche, il est très délicat, un peu végétal et une pointe épicée.

J'ai tenté de me rappeler des vins qui auraient évoqué la citrouille dans mes souvenirs, en vain.

Alors, j'ai tenté de trouver des accords intéressants pour cette citrouille.

Mon amoureux me parlait sans cesse de cette tarte fantastique que son ami Tim lui avait cuisiné. Tim m'a gentiment offert sa recette, un leg de sa grand-mère.

Une tarte épicée remplie de muscade bien entendu, mais aussi de clous de girofle, de gingembre et de cannelle. La citrouille et la muscade font un mariage surprenant et délicieux.

J'ai choisi deux vins français pour l'accompagner.

Le premier: Domaine des Aubuisières Cuvée de Silex Vouvray 2009 , Code SAQ : 00858886, 16,75 $

Un vin de la Loire, très légèrement sucré (surtout en fin de bouche et une fois le vin moins froid dans le verre.)
Un vouvray à la robe aqueuse aux reflets verdâtres.
Un nez tout en fleurs blanches, en pommes vertes et en cire d'abeille.
En bouche, un excellent équilibre entre une acidité rafraîchissante et un sucré délicat.
Un très beau vin de repas!

Le deuxième: Savagnin Stéphane Tissot Arbois 2006 , Code SAQ : 10783871, 26,30 $

Je suis une grande amatrice des vins du Jura. Et en particulier des vins issus de savagnin.
C'est de ce cépage qu'on fait le vin jaune.
Une robe très jaune foncée.
Un nez hors du commun. Il est garni de caramel et de noisettes.
Une bouche ample, très épicée.

J'ai mis ces deux vins au défi pour accompagner ma tarte. Mes voisins ont servi de juges.

À l'unanimité, le Vouvray l'a remporté. La citrouille ayant un goût si subtil, le savagnin lui volait la vedette!

Si il vous reste quelques citrouilles à la maison, faites le test. Voici la recette:

Tarte à la citrouille de Laura Cross

Donne DEUX tartes

2 abaisses de tarte
(Vous pouvez les faire maison ou utiliser une du commerce. J'utilise celle de Première moisson.)
½ tasse sucre blanc
½ tasse cassonnade
2 cuillères à thé cannelle
½ cuillère à thé gingembre en poudre
½ cuillère à thé muscade en poudre
½ cuillère à thé clous en poudre
½ cuillère à thé sel
1 cuillère à table farine
2 oeufs
1 grande cannette et 1 petite cannette de lait évaporé Carnation
2 cuillère à table huile végétale
2 ½ tasses de citrouille bouillie et purée

Préchauffer le four à 425 F.

Prendre une citrouille de petit format. La vider et garder la chair. Éplucher.
Faire cuire dans l'eau votre chair de citrouille et mettre ensuite en purée.
Mélanger tous les autres ingrédients et ajouter la purée de citrouille.

Verser la moitié de votre mélange dans chacune des abaisses.
Placer les tartes au four et laisser cuire 10 minutes à 425 F.

Réduire la température à 350 F et cuire pendant un autre 40 à 50 minutes.
Bien surveiller. Les tartes doivent être dorées et non brûlées.

Une fois cuites, sortir et laisser refroidir avant de servir.

Vous aurez alors une tarte onctueuse, épicée, qui embaumera la maison lors de sa cuisson.
Un délice! Merci Tim.

François Chartier suggère d'accompagner ce type de tarte avec un vin canadien, un vidal vendanges tardives. Quant à Marc-André Gagnon, il me suggérait un vin blanc du rioja en Espagne.

Un crémant d'Alsace aurait sans doute fait un malheur avec cette tarte.

Pour un fruit qui ne m'inspirait pas grand chose, me voilà sous le charme!

mercredi 27 octobre 2010

Une goutte de Jurançon

Voici un vin qui me plaît! La cuvée Jean 2008 de Château Jolys.

Un nectar délicat, rempli d'abricots, de fleurs, de miel et tellement bien fait.

Pour ajouter à la dégustation, la châtelaine du Domaine, Marion Latrille-Henry est de passage à Montréal pour présenter ses cuvées aux représentants de la SAQ et à la presse.

Ensemble, nous parlons de cet endroit splendide où poussent ses vignes. « Je sais que je suis chanceuse dans la vie quand j'ouvre mes volets le matin et que je vois les Pyrénées », raconte-t-elle.

Des rangées bien taillées de ceps qui regardent vers l'Espagne et qui se laissent bercer par le foenh (prononcé fun), c'est ça le Jurançon. Le foenh est ce vent venu du sud qui permet aux grappes de petit manseng de rester sain jusqu'aux vendanges. Pour la cuvée Jean, la récolte se fait à la mi-novembre.

J'ai toujours servi cette cuvée avec du foie gras ou en dessert. Rien d'audacieux. Mais j'ai eu la chance de le déguster cette semaine avec une soupe de courges dans laquelle reposait un pétoncle recouvert de sésame. Un accord somptueux!

Château Jolys Cuvée Jean Jurançon 2008 , Code SAQ : 00913970, 24,40 $

Depuis l'hiver dernier, un autre vin de Château Jolys est disponible au Québec. Le Jurançon sec.

Une robe dorée plutôt pâle et avec quelques touches verdâtres. Beaucoup de fruits et une superbe fraîcheur en bouche. Ce vin est élaboré en majorité avec du gros manseng. Un cépage moins délicat que le petit manseng qui est utilisé pour les vins moelleux, mais qui est aussi très aromatique.

Les adeptes de fruits de mer et de poissons se régaleront avec ce Jurançon sec. J'ai pu comparer le millésime 2007 disponible en ce moment et le 2008, qui sera sur les tablettes cet hiver. À moins avis, le 2008 est mieux équilibré.

Château Jolys Jurançon sec 2007 , Code SAQ : 11154718, 16,75 $

Pour continuer votre découverte du Jurançon, je vous propose l'article que j'ai écrit pour la revue spécialisée Effervescence (en page 23).

Je vous laisse sur cette anecdote qui veut que le roi Henri IV aurait eu pour son baptême une goutte de jurançon sur les lèvres. Je ne sais si mon fils aura une destinée royale, mais à la vue de son sourire lorsqu'il a gouté à sa première goutte de jurançon moelleux, le délice est sans mot!

lundi 25 octobre 2010

Aimez-vous les vieux?

Faciles à boire et accessibles, beaucoup de vins rouges dans leur jeunesse sont gorgés de fruits.

En vieillissant, certains évoluent vers des arômes qui se rapprochent davantage de la terre, des racines de la vigne: des arômes de feuilles mortes, de thé, de sous-bois, de feuilles de tabac.

Et c'est ce que l'on retrouve dans cette bouteille de Château d'Ardennes 2001. C'est un vin des Graves au sud de Bordeaux et il est mon coup de coeur du salon des vins de Bordeaux à moins de 30$ dont je vous ai présenté une liste.

Mettre la main sur une de ces bouteilles c'est un peu comme trouver des lingots d'or au pied de l'arc-en-ciel : un vin de Bordeaux, du millésime 2001- soit déjà neuf ans, de belle qualité et à 24$. Une aubaine!

Un représentant de l'agence Rézin- qui importe ce vin au Québec - nous explique que le producteur a fait vieillir le vin chez lui six ans en bouteille avant de le mettre en marché.

Enfin disponible, le Château d'Ardennes est à son apogée. Une bouche magnifique, longue, avec des tannins soyeux.

Sa robe tire sur le orangé- indiquant ses neuf ans d'âge.
Son nez est sur le bourgeon de cassis, le poivron vert, les feuilles mortes et un côté un peu végétal- les fougères.

En bouche, rien ne dépasse. Savoureux et droit.
C'est un vin à boire sans trop attendre. Avec des pièces de viande braisés, ce sera somptueux.

Mais je me demande, « aimerez-vous ce vin? »

Le rédacteur en chef de la revue Le Cellier, Marc Chapleau, déclarait récemment son amour renouvelé pour les vins jeunes « (...) beaucoup de ces vins âgés d'une vingtaine ou d'une trentaine d'années finissent tous par se ressembler. Alors que dans un vin jeune, voire fraîchement tiré, bonjour le fruit, bonjour l'individualité! » écrivait-il dans la livraison d'automne de la revue.

Ça se discute! On apprend à aimer les vins plus âgés. Ils sont moins carrés, moins flamboyants.

Vous avez ici l'occasion rêvée de vous faire une tête et d'en déguster un à bon prix.

Château d'Ardennes Graves 2001 , Code SAQ : 00869933, 23,90 $

vendredi 22 octobre 2010

Bordeaux à bas prix

Les vins de Bordeaux ne sont pas synonymes de vins abordables. Et pour contrer ce lieu commun, journalistes et professionnels de l'industrie étaient invités à déguster plus d'une centaine de bouteilles du Bordelais à moins de 30$ cette semaine.

En toute honnêteté, certains étaient sans intérêt. On goûtait du jus de bois pour cacher un mauvais millésime, des raisins pas assez mûrs et vendus pour gonfler les profits d'un grand nom sur une bouteille.

Mais plusieurs autres étaient magnifiques à découvrir et accessibles. Je vous présente ceux qui m'ont plu.

Petit prix-grand plaisir en blanc

Château de Roquetaillade La Grange Graves 2009 , Code SAQ : 00240374, 14,95 $
Un assemblage de sémillon, de sauvignon et de muscadelle. Belle fraîcheur et simple.

Tutiac Sauvignon blanc Premières Côtes de Blaye 2009 , Code SAQ : 00624320, 13,00 $
Un sauvignon bien classique avec un nez herbacé. Une texture intéressante en bouche. Presque gras. De l'ananas et des fruits tropicaux.

Les Tuileries Bordeaux 2009 , Code SAQ:00199661, 12,55 $
Nez sur les fleurs, très parfumé. C'est souple en bouche. Une belle acidité en finale. Très bien.


Petit prix-grand plaisir en rouge

Château des Tuileries Bordeaux 2008 , Code SAQ : 00387027, 12,95 $
Un vin tout en fruit. Nez souple, simple et intéressant.

Château Puy-Landry Côtes de Castillon 2008 , Code SAQ : 00852129, 14,30 $
Un vin bio! Fruité et végétal, poivré en fin de bouche.

Lalande Bellevue Blaye Côtes de Bordeaux 2008 , Code SAQ : 00624304, 13,50 $
Un vin assez gourmand. Sur le fruit. Juteux.

Sirius Merlot/Cabernet Bordeaux 2008 , Code SAQ : 00223537, 12,80 $
Fait à 55% de merlot et 45% de cabernet sauvignon, cet assemblage présente un vin frais, fruité et simple. Pour le prix, voici un vin honnête. Servir frais.

Les plus sérieux

Château Montaiguillon Montagne-Saint-Emilion 2006 , Code SAQ : 00864249, 21,30 $
Beaucoup d'épices pour ce vin fin avec une belle structure.

Château Haut Beyzac Haut-Médoc 2005 , Code SAQ : 11095076, 28,35 $
De beaux tannins. Une année exceptionnelle. A goûter.

Vieux Château Champs de Mars Côtes de Castillon 2006 , Code SAQ : 10264860, 20,85 $
Les amateurs de vins charnus aimeront ce vin d'un très beau nez avec une bouche solide et bien costaud. Ne pas hésiter à mettre en cave.

Château Bujan côtes-de-bourg Côtes de Bourg 2008 , Code SAQ : 00862086, 19,10 $
Un vin à revoir dans quelques mois/années. De beaux tannins, une belle structure, mais encore bien serré et fermé.

A acheter les yeux fermés

Château Lousteauneuf Médoc cru bourgeois 2007 , Code SAQ : 00913368, 22,45 $
2007 était pourtant un millésime difficile. Ici, il se dévoile avec beaucoup de poivron vert et des bleuets au nez. Il est doux en bouche et un structure vraiment intéressante en bouche. Avec une pointe de cassonade en finale. (55% cabernet sauvignon, 29% merlot, 10% cabernet-franc et 6% petit verdot)

Château Garraud Lalande-de-Pomerol 2006 , Code SAQ : 00978072, 26,00 $
Essentiellement fait à base de merlot (84% + 15% de cabernet-franc et 1 % cabernet-sauvignon) c'est un vin fin, épicé et avec une belle structure. De plus, il est disponible en trois formats: 375ml, 750ml ou 1,5L.

Cordier Prestige Merlot/ Cabernet-Sauvignon Bordeaux 2005 , Code SAQ : 10499811, 17,50 $
Un vin gourmand, assez long et vraiment accessible. Une aubaine.

Château Mondésir-Gazin, Premières Côtes de Blaye 2006 24,50$
Il arrivera début 2011 à l'agence Balthazard. À noter dans votre agenda: très beau fruit, du poivre blanc et rose, de la crème. Un régal.

Avec cette sélection, qui disait que les vins de Bordeaux n'étaient pas abordables?

Pour encore plus de vins de cette dégustation, mon collègue et ami Marc-André Gagnon était présent à cet événement. Je vous propose de lire sa critique sur son site.

Avec cette longue liste, vous avez de quoi ravir tous vos hôtes avec un vin du Bordelais sans vous ruiner.

Épicurienne, je ne peux passer sous silence les huîtres tellement délicieuses que nous avons pu déguster avec nos verres de blanc. Pour les grands amateurs et les organisateurs de partys d'huîtres, elles sont livrées chez vous. www.pec-nord.com

lundi 18 octobre 2010

Millésime bourguignon 2010

Maintenant que les vendanges sont terminées, je m'empresse de questionner mon mentor et ami Jean-Pierre Renard. Jean-Pierre est un dégustateur chevronné, enseigne les vins de Bourgogne partout dans le monde et me renseigne constamment sur l'évolution de notre douce Bourgogne.

Alors ces vendanges 2010? « La pluie s'est à nouveau installée. Les conditions ont été particulièrement difficiles cette année et il a fallu trier (les grappes) », m'explique-t-il.

La Romanée-Conti qui habituellement produit 35 hectolitres de vin par hectare a vu sa production chuter à 23 cette année.

« Les vignerons qui ont été sérieux auront une récolte diminuée de 30 à 40%. Mais il y aura sans doute de belles surprises même si la maturité phénolique n'était pas parfaite: les vins seront certainement tanniques », ajoute-t-il.

La maturité phénolique est l'équilibre que l'on recherche entre la peau du raisin, les pépins et la pulpe. Idéalement, lorsque cet équilibre est atteint, on procède à la vendange. S’il n'est pas atteint, le vin peut être plus tannique.

Mais comme dit ce grand sage : « attendons la fin des fermentations pour être un peu plus pertinent. »

Je vous tiendrais donc au courant.

***Je serai à une dégustation des vins de Bordeaux à moins de 30$ demain. Vous en saurez plus lors de ma prochaine publication.***

dimanche 17 octobre 2010

Douce Bourgogne

Si c'est en Alsace que je suis tombée sous le charme du vin. C'est en Bourgogne que j'ai tout appris.

Et vous serez d'accord avec moi que les vins de Bourgogne ne sont pas abordables au Québec. Ou du moins, les grands vins ne le sont pas.

Cette bouteille de la Côte-Chalonnaise, à 18,85$, n'est donc pas spectaculaire. Mais c'est un pinot noir bourguignon abordable qui mériterait d'être dégusté de nouveau dans quelques années.

Je vous présente aujourd'hui le Rully 2006 de la Maison de négoce Pierre Ponnelle.

Sa robe est très pâle de couleur cerise.
Son nez n'est pas des plus charmeurs : effluves de framboises, de bonbons sucrés, d'alcool et même un peu médicamenteux.

Quant à la bouche, elle s'est appréciée de façon considérable lorsque dégustée de nouveau le lendemain.
A priori, elle est solide, avec des arômes de fumée et de vanille.
Le lendemain, on y découvre une bouche plus souple, de longueur moyenne, juteuse, un peu sucrée et remplie de poivre blanc.

De façon générale, après le divin millésime 2005, la vendange 2006 était plutôt classique en Bourgogne (surtout pour le pinot noir).

Même si ce Rully n'est pas un grand vin, je risquerais malgré tout à en mettre une ou deux bouteilles en cave pour le déguster de nouveau dans deux ou trois ans.

Rully Pierre Ponnelle 2006 , Code SAQ : 00495630, 18,85 $

vendredi 15 octobre 2010

La pomme en tarte

Si des arômes de pommes se retrouvaient dans mon verre de verdanel, c'est pourtant le cépage gaillacois mauzac qui est reconnu pour sentir la pomme.

De façon générale, on retrouve la pomme dans plusieurs vins blancs au cours de leur jeunesse. C'est l'acidité du fruit qui s'apparente beaucoup à celle du raisin, qui en fait un arôme primaire. Aussi, par son acidité, la pomme met en place la sensation de fraîcheur du vin.

On la découvrira facilement dans du muscadet, dans un chardonnay et même dans un champagne issu de pinot meunier. On distinguera alors les pommes vertes ou jaunes, dites golden.

Pour vous la mettre en bouche sous forme de tarte, je vous propose de prendre la cortland.

La recette:
Pour cette tarte, utiliser un moule profond car elle aura tendance à couler.

Dans une petite casserole, faire bouillir une tasse de sirop d'érable et trois cuillerées à soupe de beurre. Lorsque le mélange bout, ajouter deux à trois cuillerées à soupe de fécule de maïs diluées dans de l'eau.

Pendant que le mélange refroidit, peler 7 à 8 pommes et les mettre dans le moule.
Verser le mélange sur les pommes et poser la pâte sur le dessus.
(J'utilise personnellement une pâte déjà faite. Celle de la chaîne Première moisson est ma favorite.)

Faire de petites incisions dans la pâte et cuire une heure à 350℉.

Encore une fois, merci à Nicole pour ce délice!

jeudi 14 octobre 2010

Cépages gaillacois et tarte aux pommes

Fraîchement cueillie, en tarte tatin, en compote, parfumée ou nature, tout le monde peut reconnaître le goût et l'odeur de la pomme.

Voici un vin qui sent et qui goûte la pomme: le verdanel de chez Robert et Bernard Plageoles.

Le Domaine Plageoles dans le Gaillac dans le sud-ouest de la France réintroduit d'anciens cépages de la région. Le verdanel est un cépage surnommé « vin de feu » pour sa richesse en alcool.

Le verdanel fait partie des centaines de cépages anciens qui ont été sauvés du puceron ravageur, le phylloxéra, et soigneusement gardés au Conservatoire ampélographique de Marseillan près de Montpellier.

Soucieux de la terre de leurs ancêtres, les Plageoles choisissent de mettre de l'avant les cépages autochtones du Gaillac. Les mauzac, ondenc, loin de l'oeil et verdanel remplacent ici le sémillion, la syrah et le cabernet sauvignon qui sont plus à la mode.

Ma bouteille de verdanel avait une robe dorée et un nez sublime de pommes confites, longuement cuites et sucrées.

Avec de tels arômes, je m'imaginais y trouver un nectar doux et sucré.

Et voilà la surprise! Une bouche solide, un apport d'acidité équilibré, sur une finale de pommes. Un vin gourmand et qui aurait très bien pu accompagner une salade verte avec des noix de grenoble, du fromage de chèvre et des pommes.

Un vin qui rappelle étrangement le cidre.

Malheureusement, on ne peut se procurer du verdanel au Québec. Mais j'ai deux suggestions pour vous en rapprocher.

La première: une autre bouteille des Plageoles se trouve à la SAQ. Le vin d'Autan fait à 100% d'ondenc sur le millésime 2000. Une vendange qui avait été un succès. Ce vin liquoreux est dispendieux, certes, mais il vous fera tomber sous le charme de ce Domaine. Accompagnez-le de foie gras aux abricots ou en dessert sur quelques fruits. Vous serez ravis.

Ma deuxième suggestion, beaucoup plus abordable, est ma recette de tarte aux pommes que je vous donnerai demain. Un projet de cuisine pour le week-end qui séduira vos papilles et me rappellera mon verdanel.

Autan Gaillac Robert Plageoles 2000 , Code SAQ : 00744904, 66,00 $

lundi 11 octobre 2010

Petite appellation, grand vin!

Il est plutôt rare de trouver de vieux millésimes sur les tablettes de la SAQ.

En voici un, cet italien de 1998, le Collis Breclemae Antichi Vigneti di Cantalupo Ghemme.

Je m'étais procuré il y a plus d'un an quelques bouteilles de ce vin du Piémont. Ghemme: une appellation plutôt rarissime à la SAQ. Et mettre la main sur du 1998, c'est assez original.

Cette toute petite région du nord-ouest de l'Italie, située près de la frontière suisse, a reçu la mention de DOCG (Denominazione di origine controllata e garantira), qui récompense les vins de qualité supérieure. La région de ghemme plante une cinquantaine d'hectares de vignes, principalement du nebbiolo.

C'est un cépage costaud qui produit les grands vins du Piémont. Le barolo et le barbaresco en font sa renommée.

Je m'attendais à une bouche solide avec du nebbiolo. Mais ses 12 ans l'avaient sérieusement attendri.

La robe grenat présente de légères teintes orangées, qui témoigne de l'âge du vin.
Le nez évolue rapidement dans le verre. Il est à la fois rempli d'épices, de pain d'épices et d'un peu de piment.
On y retrouve des odeurs de caramel mou, de figues séchées, de fruits noirs et de framboises, avec un certain côté sucré.

Ce ghemme se boit très bien. Une bouche gavée d'anis étoilée, un peu piquante. C'est long et bien juteux en finale. Les tannins sont discrets, ils se fondent totalement en bouche. Une bouteille avec beaucoup de classe.

Nous n'avions pas voulu l'ouvrir avec la caponata de peur que le vin soit trop corsé. Erreur, il est soyeux en bouche et subtil. Cette ratatouille italienne aurait très bien fait l'affaire. Tout autant que du magret de canard, qu'un tartare de cerf rouge ou que du porc.

Quand on décide de mettre des vins en cave, il est préférable d'en acheter plusieurs bouteilles et d'en ouvrir une de temps en temps pour en vérifier l'évolution. Des vins gardés dans une pièce chaude évolueront plus rapidement que des vins conservés à 12 degrés.

Les deux autres bouteilles qui me restent de ce ghemme devront être bues bientôt. Certes, le vin avait encore une belle structure pour ses 12 ans. Mais il n'aurait pas fallu le carafer au risque de le faire évoluer beaucoup trop rapidement.

J'essaie de mettre la main sur l'une des quatre bouteilles qui restent du millésime 2003 de ce vin au Québec. Je pourrais l'ouvrir avec le 1998 qui me reste et comparer les millésimes.

Comme cadeau d'hôte chez des snobs de vin, ce ghemme fera des heureux. Et pour ceux qui ne font pas vieillir de bouteilles, c'est l'occasion rêvée de déguster un vieux millésime.

Collis Breclemae Antichi Vigneti di Cantalupo Ghemme 1998 , Code SAQ : 10858051, 43,75 $

jeudi 7 octobre 2010

Pour le meilleur de la Loire

Une robe couleur paille au doré profond. Un nez de miel et de fruits confits. Une bouche bonbon, sucrée et gourmande. En Loire, le grand charme de la table est le chenin blanc du Côteaux du Layon.

Cette appellation tient son nom d'un des affluents de la Loire, le Layon. Les écrits du 18e siècle relatent déjà ses qualités exceptionnelles. Un équilibre parfait entre sucre et acidité.

Ce n'est pas un vin de tous les jours, mais une bouteille de grande occasion. C'est à la fois un vin de dessert par son côté sucré et un vin d'entrée par son côté digeste.

Un des domaines qui fait la renommée de la région est le Moulin Touchais, qui offre au Québec ses millésimes.

Selon les années, les bouteilles sont conservées au domaine pour au moins dix ans avant d’être mises en marché.

À la dégustation des vins de la Loire, c'était le millésime 1997 qui était offert. Une année sérieuse, de qualité, et un vin encore trop jeune. Vous avez bien lu!

Évidemment, cette patience en bouteille n'est pas donnée. Mais pour célébrer ou pour offrir, le prix n'est pas exagéré.

Moulin Touchais Coteaux du Layon 1997 , Code SAQ : 11177418, 49,00 $

Plaisir en bouche

Je vous ai présenté hier mes coups de coeur de cette dégustation. Je vous réservais aujourd'hui ma découverte de la table du Quartier Général, où avait lieu la dégustation.

Ce restaurant « apportez votre vin », tout à fait honnête, propose un poisson (nous avions la morue) à la poêle, feuilles de bette à carde, patate douce en purée et fumet infusé au pasilla, palourde Little Neck. Ce plat en vaut le détour!

Le secret de cette palourde? De la chair de tomates, du jus de coquillage et du piment pasilla, originaire du Mexique. Avec un verre du sauvignon de la Sablette que je vous ai décrit hier, sans prétention, ce sera un régal.

Des bulles à Saumur

La Loire fait des crémants sérieux à des prix raisonnables.

Au domaine Langlois, à Saumur en 2006, j'avais dégusté un mousseux rouge à base de cabernet franc. Un vin effervescent rouge dans un verre, quelle impression ça donne!

En attendant qu'il soit disponible au Québec, leur crémant rosé, aussi à base de cabernet franc, est en vente: Langlois Brut Rosé Crémant de Loire mousseux rosé, Code SAQ : 11140631, 18,90 $

Pour les puristes du crémant blanc, à base de chenin blanc et de chardonnay, le Louis de Grenelle, Grande cuvée procurera beaucoup de plaisir. Ses bulles fines, son côté minéral et sa longueur intéressante en font un bon mousseux à budget raisonnable.

Louis de Grenelle, Grande Cuvée, Code SAQ: 11140703, 19,40$

mardi 5 octobre 2010

La Loire en 24 vins


Il n'y a qu'une seule façon de découvrir les caractéristiques d'une région viticole: déguster!

Plusieurs journalistes spécialisés en vin étaient invités à goûter 24 vins de la Loire cette semaine à Montréal. On aurait espéré déguster un éventail plus large, tant ce parcours viticole est diversifié.

Cette région du nord-ouest de la France produit en majorité du blanc, léger et acide. Bien connue pour ses vins secs de l'ouest où le muscadet, près de Nantes, vole la vedette aux fruits de mer. Elle dévoile aussi ses charmes avec des vins plus doux dans la Loire du centre, des rouges légers et des vins effervescents.

En majorité à base de cabernet franc, de gamay et de pinot noir, les rouges accompagneront à souhait le porc ou le canard.

Autant en rouge qu'en blanc, les robes sont pâles, voire aqueuses.

Malheureusement, aucun vin de l'est, dans les régions de Sancerre et de Pouilly n'étaient présentés.

Voici les bouteilles qui se sont démarquées lors de cette dégustation.

Mes coups de coeur:


L'aubaine: La Sablette Touraine 2009 , Code SAQ : 10667239, 14,10 $
Beaucoup de parfums, fleurs blanches. À base de sauvignon, c'est bien réussi. Suave, vivifiant, avec une finale un peu grasse. Un 14$ très bien investi.

La Haute Févrie Excellence Muscadet-Sèvre et Maine / lie 2008 , Code SAQ : 10516369, 15,00 $
Voilà un muscadet qui remplit ses fonctions: acide, frais et pas cher. Il ne décevra pas vos fruits de mer. Salin et même un peu pétillant, voilà qui saura plaire.

St-Florent Domaine Langlois- Château Saumur 2009 , Code SAQ : 00962316, 15,25 $
Son nez était un peu déplaisant au début avec des odeurs rappelant le tuffeau (ce sol de craie où pousse la vigne). Parfumé en bouche (typique du cépage utilisé le chenin blanc), longueur moyenne et une belle acidité viennent lui donner beaucoup de classe.

LE rouge: Thierry Germain Saumur-Champigny 2008 , Code SAQ : 10514312, 17,95 $
(Note: le millésime dégusté est 2009 et le prix augmente à 19,75$)
Ce rouge à base de cabernet franc s'est démarqué des autres par son côté tannique. Un vin bien fait, qui correspond moins au stéréotype des vins légers et acides de la Loire.

Le grand coup de coeur: Domaine des Aubuisières Cuvée de Silex Vouvray 2009 , Code SAQ : 00858886, 16,75 $
Chez nous, le Vouvray a toujours sa place. Un équilibre sucre/acidité réussit pour ce chenin blanc. Du miel, de la rondeur et une longueur intéressante décrivent cette bouteille. Pour 16$, vous ne serez pas déçu!

Je continue demain sur la Loire : à manger au Quartier général, des vins de TRÈS longue garde et une visite à Saumur.

lundi 4 octobre 2010

Le délice des larmes

« Le Château Cazal Viel abrite une grotte souterraine où coule une précieuse source. La légende dit que des fées habitent près de cette source et préservent sa pureté.

Jusqu’à la fin du siècle dernier, les femmes des villages voisins, Cessenon et Cazouls, se retrouvaient à la source pour laver leur linge et partager les ragots.

Selon la légende, leur méchanceté et leurs querelles ont causé beaucoup de chagrin aux fées et parfois on pouvait les entendre pleurer. * »


La cuvée Larmes de fées 2005 de Henri et Laurent Miquel à Saint-Chinian est aussi féérique que la légende qui entoure son terroir.

Un vin solide, plein, que j'aurais pu garder encore plusieurs années.

Issu d'une majorité de syrah, le vin aborde une robe rubis plutôt foncée.

Dès que l'on y plonge le nez, on le découvre robuste et rempli de matière.
Bleuets, cannelle, poivre blanc, cerise noire, feuilles de tabac blond et figues séchées le décrivent bien.

Quant à la bouche, elle est de style un peu Nouveau-Monde. Autrement dit, on nous en met plein la gueule- c'est le cas de le dire.
Elle est solide, sur le bois dès le début et a une belle amplitude.
Ce bois se fond rapidement apportant amertume de feuilles mortes.
C'est suave, délicieux et long.
On a du fruit, de la vanille et de la crème.

Le millésime 2005 était magnifique en France. Malheureusement, il en reste très peu sur les tablettes de la SAQ.

Vous me direz que presque 37$ pour un vin du Languedoc, c'est peut-être exagéré. Vous n'aurez pas tort.

Cette région du sud-ouest de l'hexagone est en plein essor et fait des efforts considérables pour améliorer la qualité de ses vins depuis quelques années. Elle est pourtant bien connu pour ses bons rapports qualité-prix.

La bouteille d'aujourd'hui a beaucoup de classe: autant par l'étiquette que par son contenu. On est sur un grand millésime et sur un domaine familial depuis 1791. Cela justifie-t-il un prix si élevé? Ça doit être à cause des fées qui y ont versé leurs larmes!

Mis à part le prix, vous serez ravi si le millésime 2006 est à la hauteur du 2005. Avec des côtelettes d'agneau ou un fromage bleu, les soirées d'automne seront délicieuses. D'autant plus si vous l'oubliez quelques années en cave.

Château Cazal-Viel Larmes des Fées Saint-Chinian 2006 , Code SAQ : 00913327, 36,75 $

***Je serai demain à une dégustation des vins de la Loire. Vous savez donc de quelle région je vous parlerai la prochaine fois: toujours en France, mais du côté nord-ouest.***

vendredi 1 octobre 2010

Tempranillo pour petit budget

Soyons honnêtes: l'amour du vin au Québec coûte cher. Les bons vins ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Les très bons vins le sont encore moins.

Le reportage de JE de la semaine dernière en témoigne, les consommateurs du Québec ne profitent pas toujours de la baisse de l'euro dans leurs achats de vins européens. Ce qui n'aide ni leurs bourses ni leur dégustation de grands vins.

Alors aujourd'hui, je vous présente un vin sans prétention et accessible. Et pour un modeste 8,20$, il est étonnamment bon: le Bonal, Valdepeñas, tempranillo 2006.

On se transporte au centre de l'Espagne, au sud de Madrid, sur l'appellation Valdepeñas. Avec un cépage très commun dans la région, appelé cencibel, mais mieux connu dans le reste de l'Espagne et au Portugal sous le nom de tempranillo.

De plus en plus prisé au pays du porto comme raisin de table, le tempranillo est bien connu pour ses robes pâles.

C'est d'ailleurs ce qui saute aux yeux dans ce Bonal. Sa robe pourrait presque laisser croire à du gamay.

Bien que ces 12,5% d'alcool ne soient pas exagérés, au premier nez (avant d'avoir fait respirer le vin - donc avant de l'avoir fait tourner dans votre verre) c'est l'alcool qui se démarque.

Bleuets, framboises et une pointe végétale, des bourgeons de cassis peut-être, chatouillent les narines au deuxième nez (après l'avoir fait respirer).

En bouche, c'est simple, agréable et les tannins sont souples. La longueur n'est pas exceptionnelle, mais à ce prix, ça fait très bien l'affaire.

C'est un vin léger, bien fait et vraiment tout simple. Une bouteille que l'on sera heureux d'ouvrir pour le repas du midi ou avec des tapas.

Pour ces derniers, je vous suggère une variante du tapas de dattes et chorizo que je vous avais suggérée en août.

Le chef Louis-François Marcotte ajoute basilic et roquette. Deux herbes qui iront rehausser le côté végétal de notre Bonal.

La recette de brochettes de dattes farcies, bacon et chorizo:

-8 dattes Medjool dénoyautées
-8 morceaux de parmesan de 3 cm x ½ cm
-8 feuilles de basilic
-4 tranches de bacon coupées en 2 sur la longueur
-8 rondelles de 1 ½ cm de chorizo
-Quelques feuilles de jeune roquette

Réaliser:

- Préchauffer le four à 450 °F.

- Trancher les dattes en deux.

- Garnir les dattes de parmesan et d'une feuille de basilic.

- Entourer d'une tranche de bacon et déposer sur une plaque de cuisson recouverte d'un papier aluminium, du côté où se ferme le bacon.

- Enfourner 5 à 6 minutes.

- Piquer les dattes et une rondelle de chorizo sur une petite brochette de bois.

- Saler, poivrer et accompagner de quelques feuilles de jeune roquette et d'un filet d'huile d'olive.


Les amateurs de vins costauds ne seront pas fans de ce vin léger, mais pour les autres, ce pinard à 8,20$ sera une découverte.

Tempranillo Bonal Valdepeñas 2006 , Code SAQ : 00548974, 8,20 $